A l’occasion des 20èmes Journées Nationales de l’Arbitrage, les arbitres de l’élite témoignent de leur proximité - thème de l’édition 2021 - avec les acteurs, le monde du Sport et leurs collègues des Districts et des Ligues.

Romain LISSORGUE, promu F1 au 1er Juillet 2021 a répondu à nos questions !

Pouvez-vous nous rappeler votre parcours ?

J’ai débuté l’arbitrage à 17 ans un peu par hasard, en parallèle du football avec mon club. J’étais intéressé par la fonction mais je voulais continuer à jouer en tant que joueur. J’ai donc arbitré les matchs de jeunes en district le samedi et je jouais mes matchs le dimanche. J’ai ensuite évolué en ligue avant de passer Jeune Arbitre Fédéral.

J’ai dû faire un choix entre joueur et arbitre. Les opportunités qui s’offraient à moi étaient plus intéressantes dans la fonction d’arbitre alors j’ai tenté ma chance à fond. Cela s’est concrétisé au fil des années et après 3 ans en tant que JAF, j’ai pu officier sur une finale de Coupe Gambardella en tant que 4ème arbitre. J’ai progressé au fil des saisons : F5, F4, F3 et F2 avant ma promotion cette saison en tant que F1.

 

Vous avez été promu en Ligue 1 cet été, que ressentez-vous ?

Beaucoup de satisfaction et de soulagement pour mes proches qui m’ont soutenu et permis d’être là où j’en suis : mon épouse, mes enfants, ma famille, mes amis qui me permettent de progresser au quotidien. Toutes les personnes autour de moi travaillent dur pour me faire progresser. Je suis heureux de pouvoir leur rendre ce soutien. C’est difficile à dire, au final, un match reste un match. Le terrain d’un club de district est le même qu’un terrain de Ligue 1. La différence est que l’affluence est plus importante, une physionomie des stades plus grande, et plus d’exposition médiatique. Afin d’être prêt à l’exigence de la Ligue 1, on évolue de niveaux en niveaux comme on peut le faire à l’école ou en entreprise. Le développement des compétences s’acquière avec le temps.

 

Qu’est-ce que l’arbitrage vous a apporté dans votre quotidien ?

Quand on est enfant, chacun reçoit son éducation qui reflète son environnement et son entourage. Vers 15 ans, on commence à se créer notre propre personnalité. J’ai commencé l’arbitrage en seconde. Ça m’a sorti du confort familial que j’avais. On le dit souvent mais l’arbitrage est une école de la vie. Il m’a aidé à me construire. Habituellement, à cet âge, on n’a pas l’opportunité de faire face à certaines situations permettant d’évoluer humainement. On prend de l’avance sur la vie de tous les jours.

 

Avez-vous eu l’occasion de participer aux Journées Nationales de l’Arbitrage ?

Les JNA sont l’occasion de partager et de valoriser notre fonction auprès de futurs jeunes passionnés de foot. On peut être joueur, coach, arbitre, délégué… Il y a plusieurs fonctions et on vit le football de différentes façons. Les JNA sont avant tout les journées du football, avec l’arbitrage en épicentre. Elles permettent de découvrir, échanger, créer cette petite flamme qui donnera envie de prendre le sifflet. Ce qu’on ne connait pas peut nous faire peur mais on peut essayer et se donner un point de vue. Se dire « je vais essayer, je vais chercher l’information » et peut-être avoir une vocation.

 

Avez-vous un mot pour les jeunes qui voudraient arbitrer ?

On a tous joué dans la cour d’école, on a tous commencé à jouer sur un petit terrain. On va tout de suite nous proposer d’être joueur de champ, gardien de but. On peut aussi proposer aux jeunes d’être arbitre et voir ce que ça donne. C’est une autre fonction mais les arbitres sont tout autant des acteurs du football. L’arbitrage, c’est être partenaire des acteurs du foot. On est là pour permettre à chacun de jouer au foot et garder l’éthique du « meilleur gagnera ».