F1 depuis le 1er juillet 2011 et arbitre international élite, Benoit BASTIEN a répondu à nos questions durant son confinement.

· Une journée type de confinement ?

Mon quotidien reste rythmé par l’arbitrage, avec deux entraînements quotidiens. Un premier, tôt le matin à jeun, avec footing et exercices. Après le petit-déjeuner, c’est plus de technique et de théorie avec le visionnage de séquences sur les plateformes mises à notre disposition, ou sur les supports adressés par la FFF et l’UEFA. En fin de journée, nouvelle séance davantage axée sur le renforcement musculaire.

J’en profite aussi pour développer et étoffer mon activité de préparateur mental. Je suis en contact avec les sportifs que je suis habituellement ; je leur distille des conseils et des exercices qui permettent de gérer le contexte actuel.

Cette période permet de me ressourcer et de me régénérer aux côtés de ma famille. En cas de reprise, le rythme sera soutenu, mieux vaut donc profiter un maximum de nos proches qui ne sont pas habitués à nous voir aussi souvent… consécutivement !

· Maintenez-vous le contact avec les collègues ?

Tous les jours, par téléphone ou via les réseaux sociaux. Nous échangeons beaucoup avec mon équipe, Frédéric Haquette et Hicham Zakrani. Plus globalement, nous avons créé un groupe avec les collègues de Ligue 1 et de Ligue 2. On échange sur les exercices, les méthodes d’entrainement, et on partage nos expériences. On prend aussi des nouvelles pour savoir si tout le monde va bien et est bonne santé.

· Ce qui vous manque le plus ?

Le terrain, les matchs et la compétition ! Surtout cette liberté d’aller courir, d’aller où on souhaite. On peut mesurer la force et l’importance de la vie sociale, du contact humain avec la famille, les proches, les amis. D’habitude quand il y a une trêve, j’en profite pour voir tous ceux que je ne peux pas voir en période de compétition. Là, on ne peut voir personne. Et il va falloir modifier notre organisation en juin et juillet si la compétition reprend.

· Un mot pour les personnels en première ligne durant cette crise sanitaire ?

Chapeau et une pensée forte pour eux ! Tous sont présents sur le terrain et assument leur métier, au service des autres et en prenant de vrais risques. Je pense aussi beaucoup aux personnes malades du Covid-19, ou qui ont d’autres difficultés de santé : parfois seules, sans possibilité de visites. Il ne faut pas oublier le match qui se joue dans les hôpitaux. On a cette chance d’être à la maison, en bonne santé. Ce qui se passe aujourd’hui relativise beaucoup de choses.