Née à Rome, Manuela NICOLOSI a débuté l’arbitrage à l'âge de 15 ans, inspirée par son cousin. Malgré l'interdiction de son père de jouer au football, elle a trouvé dans l'arbitrage une façon de continuer à utiliser ses chaussures de foot, de libérer son énergie, et surtout, de se défier dans un milieu traditionnellement masculin. Son désir d'être une pionnière et de briser les barrières a toujours été le moteur de sa détermination. Dans son département, elles étaient seulement deux filles à pratiquer l'arbitrage, et trois dans toute la région du Latium où se situe Rome.

Au début des années 2000, Manuela NICOLOSI a déménagé en France pour étudier à l'Ecole de commerce de Troyes, où elle a rapidement appris le français. Cependant, elle a vite ressenti un manque avec sa passion pour l'arbitrage. Elle a alors pris contact avec la Ligue de Paris Ile-de-France, qui l'a testée puis intégrée en Division d'Honneur. Manuela NICOLOSI a rapidement gravi les échelons, atteignant la D1 féminine en 2008 en tant qu'arbitre centrale, et recevant même le titre de Meilleure arbitre du championnat en 2010. En 2013, elle devient assistante en National puis en Ligue 2 en 2018.

Avec le statut d'internationale, jongler entre son emploi de cadre à temps plein et sa passion devenait de plus en plus difficile. Après avoir été désignée pour la Coupe du Monde féminine au Canada, Manuela NICOLOSI a pris une décision courageuse : suivre son cœur et se consacrer pleinement à l'arbitrage. Elle ne regrette rien aujourd'hui, ayant réalisé ses plus grands rêves grâce à cette passion.

Sa désignation pour la finale de la Coupe du Monde féminine en 2019 avec Stéphanie FRAPPART semblait être le point culminant de sa carrière, après plus de quinze ans d'efforts et de dévouement. Cependant, seulement deux semaines plus tard, elle a été sélectionnée pour arbitrer la finale de la Supercoupe d'Europe (masculine) entre Liverpool et Chelsea. Elle a alors ressenti une immense satisfaction, ayant le sentiment d'avoir enfin "cassé le mur, le plafond de verre".

Ici lors de la Supercoupe d’Europe avec Cuney CAKIR, Stéphanie FRAPPART et Michelle O’NEILL

Ironie du sort ou destin, elle a fait partie du premier trio féminin à diriger un match de Ligue 1…. à Troyes, là où elle était arrivée une vingtaine d'années plus tôt. La rencontre opposait l'ESTAC à l'AS Monaco le 5 mars 2023 et était également dirigé par Stéphanie FRAPPART et Elodie COPPOLA.

A l’échauffement avant d’arbitrer son premier match de Ligue 1 

Entre ses nombreuses désignations aux Jeux Olympiques et à l'Euro féminin, chaque déplacement a été une source d'excitation et de joie différente, l'encourageant toujours à viser plus haut. Fière de son parcours et consciente d'avoir contribué à l'avancement des femmes dans l'arbitrage et le sport en général, Manuela NICOLOSI est satisfaite de l'évolution actuelle. Elle souligne l'importance de la préparation physique et mentale pour réussir dans ce milieu exigeant.

Déjà bien préparée pour sa reconversion, elle anime des conférences et des formations sur son parcours, inspirant les femmes à croire en elles-mêmes et à poursuivre leurs rêves. Bonne chance dans ce nouveau chapitre Manuela !