La mission de service public des arbitres et les peines prévues par le Code pénal prennent tout leur sens avec les récentes décisions de justice rendues par le Tribunal de Chalon-sur-Saône, le Tribunal et la Cour d’appel de Caen.

Qu’il s’agisse de violences, de menaces de mort, de diffamation ou d’injures verbales envers les arbitres, dans les médias ou sur les réseaux sociaux, ces jugements viennent rappeler que les fautifs risquent des peines significatives. Les faits concernent Clément Turpin à l’issue de deux rencontres : Rennes- Marseille le 16 décembre 2020, et Lyon - Lille le 27 février 2022.

Sur le premier match, des individus ont proféré des menaces de mort sur les réseaux mais aussi via le mail ou le portable de Clément Turpin. Le SAFE a sollicité la Direction Nationale de Lutte contre le Hooliganisme avec laquelle il collabore. Neuf individus sont identifiés. Six d’entre eux ont été jugés le 19 mai 2022 avec à la clef des condamnations avec des dommages et intérêts ; les trois autres ont été jugés le 2 janvier 2023 et condamnés à la même peine.

Sur le second, il s’agit du présentateur d’OL Play, Barth Ruzza qui s’est fendu d’un tweet diffamant et injurieux : « Vous êtes un minable prétentieux sans scrupule. Un grand tocard avide de lumière. Je vous lâche plus l’incompétent malhonnête ». En première instance, le 6 octobre 2022, le Tribunal correctionnel de Caen a reconnu la gravité des propos et condamné Barth Ruzza à des dommages et intérêts ; une condamnation confirmée en appel le 9 janvier. Dans ces deux affaires, le SAFE - partie civile - et Clément Turpin étaient représentés par l’avocat du syndicat, Maître Samuel Chevret.

Clément Turpin : « Bien au-delà de ces deux évènements judiciaires, il est important que les gens comprennent que l'on ne peut pas insulter, intimider et menacer impunément un arbitre, quel que soit son niveau. Il nous arrive de nous tromper, oui. On peut ne pas être d'accord avec nos décisions mais il y a des lignes à ne pas franchir. Les intimidations, les propos déplacés et les menaces en font partie. Au niveau professionnel, nous sommes protégés mais nos collègues amateurs eux n'ont pas toujours cette sécurité malheureusement. Le message envoyé avec ces décisions de justice est clair :  la menace, l'agressivité, l'intimidation envers un arbitre : NON sous peine de sanctions fortes ! Il faut cette prise de conscience individuelle pour permettre à nos collègues amateurs d'arbitrer dans de meilleures conditions et un football plus en phase avec ses valeurs de respect et de tolérance. »

Deux victoires sur le terrain judiciaire qui rappellent qu’on ne peut pas tenir indéfiniment des propos déplacés et injurieux à l’égard des arbitres. Voilà des décisions qui feront œuvre de pédagogie vis-à-vis des commentateurs, de spectateurs ou des dirigeants - amateurs ou professionnels - pouvant être tentés de critiquer l’arbitrage et les arbitres au-delà des limites admissibles de la liberté d’expression.