Lois du jeu
Double peine : jaune ou rouge, le seul juge, c’est l’arbitre !Chaque nouvelle saison, et plus encore avec une compétition internationale, apporte son lot de modifications aux lois du jeu. Mineures ou majeures, elles seront appliquées par les arbitres dans toutes les compétitions nationales et internationales, à tous les niveaux. Cette saison, le hors-jeu et le coup d’envoi ont fait l’objet d’évolutions. Mais ce sont surtout les modifications apportées à la loi 12, « Fautes et Incorrections », notamment sur l’appréciation de la sanction dans ce qui est communément appelé la « double peine », qui est le fait marquant de ce début de saison. Décryptage.
La « double peine », c’est quoi ?
Jusqu’à la saison dernière, l’action d’un joueur pour annihiler (anéantir) une occasion nette de but dans la surface de réparation était sanctionnée d’un carton rouge et d’un pénalty. C’est ce qu’on appelle communément la double peine. Certains y voyaient même une triple peine avec la suspension automatique appliquée au joueur fautif. Les premières requêtes pour modifier ce texte datent de 2013, par l’intermédiaire de l’UEFA.
Quelle modification ?
Désormais, un joueur commettant une faute de pied pour conquérir le ballon, dans la surface de réparation, qui annihile une action nette de but, sera sanctionné d’un pénalty et recevra un carton jaune. Si le même joueur pousse, tire le maillot ou ceinture un adversaire, ou s’il commet une faute grossière pouvant nuire à l’intégrité physique de son adversaire, c’est bien le carton rouge qui s’imposera. En dehors de la surface, en revanche, pas de débat : la sanction technique sera carton rouge.
Que dit la loi 12 ?
« Empêcher de marquer un but ou annihiler une occasion de but manifeste
Si un joueur empêche l’équipe adverse de marquer ou annihile une occasion de but manifeste en touchant délibérément le ballon de la main, le joueur doit être exclu où qu’ait été commise la faute.
Si un joueur commet une faute contre un adversaire dans sa propre surface de réparation pour annihiler une occasion de but manifeste, l’arbitre doit accorder un penalty et avertir le joueur fautif sauf si :
- la faute commise consiste à tenir, tirer ou pousser un adversaire ; ou
- le joueur fautif n’a pas essayé de jouer le ballon ou n’était aucunement en mesure de le faire ; ou
- la faute commise est quoi qu’il en soit passible d’un carton rouge indépendamment de l’endroit où elle est commise (faute grossière, acte de brutalité, etc.) …
…auquel cas le joueur doit être exclu.
Les critères complémentaires suivants doivent alors être pris en compte pour déterminer s’il s’agit d’une occasion nette de but :
- la distance entre le lieu de la faute et le but ;
- le sens du jeu ;
- la probabilité de conserver ou de récupérer le ballon ;
- le placement et le nombre de défenseurs. »
L’appréciation de l’arbitre, facteur clé
Elle est primordiale. L’arbitre ne fait pas les lois, mais les applique. Sur le cas précis de la double peine, il lui est demandé de prendre en compte l’intentionnalité du joueur, en estimant s’il y a une volonté de conquête du ballon ou non. Sa décision, prise en quelques secondes, doit intégrer la force engagée dans le duel, et le risque, par le geste, de blesser l’adversaire.
Pour comprendre
Combien de lois du jeu et qui les modifie ?
Le football, c’est un terrain, des acteurs, des spectateurs, mais aussi 17 règles. Universelles, ce sont elles qui encadrent le déroulement des matches et des toutes les compétitions (dimensions des buts, et des terrains, poids du ballon, durées des rencontres, etc.) :
Loi 1 : Le terrain
Loi 2 : Le ballon
Loi 3 : Le nombre de joueurs
Loi 4 : L’équipement des joueurs
Loi 5 : L’arbitre
Loi 6 : L’arbitre assistant
Loi 7 : La durée du match
Loi 8 : Le coup d’envoi et la reprise de jeu
Loi 9 : Le ballon en jeu ou hors-jeu
Loi 10 : Le but marqué
Loi 11 : Le hors-jeu
Loi 12 : Les fautes et incorrections
Loi 13 : Le coup franc
Loi 14 : Le coup de pied de réparation (pénalty)
Loi 15 : La rentrée de touche
Loi 16 : Le coup de pied de but
Loi 17 : Le coup de pied de coin (corner)
Toute modification à l’une de ces 17 lois revient à l'International Football Association Board (IFAB). Elle est composée de représentants de la Fédération internationale de football association (FIFA), et des quatre fédérations britanniques "pionnières" du football, les fédérations anglaise, écossaise, galloise et nord-irlandaise.