La préparation athlétique des arbitres et assistants

Etre arbitre de football impose un minimum de qualités physiques, indispensables pour suivre le rythme de jeu imposé par les joueurs. Chez les arbitres des championnats professionnels, ce minimum est évalué à plusieurs reprises au cours d’une saison. Cette évaluation a lieu sous la forme d’un test appelé Test Werner Helsen qui sert donc à valider les pré-requis physiques nécessaires pour officier. Il est demandé aux arbitres de réaliser 2 types d’efforts au cours de ce test, l’un évaluant la vitesse maximale et l’autre la capacité à enchainer plusieurs efforts à une vitesse proche de la VMA (Vitesse Maximale Aérobie).

Le premier consiste en une répétition de 6 sprints de 40m à effectuer avec une récupération de 1’30 entre chaque répétition.

A l’issue de ce premier effort, 5’ de repos sont allouées à chaque arbitre avant qu’il ne s’élance pour 24 courses de 30’’ séparées par 35’’ de récupération active (un minimum de 150m sera à réaliser à chaque répétition de 30’’, alors que 50m seront imposés lors des 35’’ de récupération).

 

Lors de ces tests, chaque arbitre devra réaliser les minimas attendus faute de quoi il ne pourra officier. En cas d’échec, il ne lui restera plus qu’à se préparer pour une unique séance de rattrapage quelques semaines plus tard.

 

Si ce test Werner Helsen a été choisi pour évaluer les prés requis nécessaires à la pratique de l’arbitrage c’est parce qu’il se rapproche du type d’efforts fournis par les arbitres lors d’une rencontre : sprints, fractionnés à haute intensité et récupération active.

En conditionnant notre participation aux rencontres ces tests sont des moments importants dans la saison des arbitres, sans toutefois avoir une réelle incidence sur la planification de leur préparation physique. Cette planification ayant pour objectif majeur d’amener l’arbitre à être prêt et performant physiquement à chaque match.

On ne s’entraine donc pas pour réaliser les minimas et valider les tests, mais pour développer au maximum ses capacités afin d’être en mesure de coller au plus près de l’action pour mieux voir, mieux juger, mieux prévenir, mieux manager, mais aussi pour moins souffrir physiquement et retarder l’apparition de la fatigue et donc la perte de lucidité.

Pour y parvenir, la planification de l’entrainement va comme chez tout athlète être le point de départ pour développer de manière optimale ces capacités.

 

Pour cela, l’arbitre-athlète va planifier sa saison de la manière suivante :

L’année sportive sera divisée en 2 Macrocycles de travail :

Le premier allant de fin juin à mi-décembre (1ere partie de saison = matchs aller) et le second de Janvier à fin mai (matchs retour)

Entre ces 2 macrocycles une courte période de régénération (7 à 10 jours) sera observée fin décembre (période de trêve) afin de reposer l’organisme.

 

 

Chaque macrocyle sera découpé en mésocycles (préparation physique avant saison, maintien des qualités en période de match) eux même divisés en plusieurs microcycles (prépa physique générale, prépa physique spécifique, affutage, travail de la VMA, développement du SL2, travail des qualités de vitesse, régénération…).

 

 

 

 

En période compétition « la semaine type » d’un arbitre est semblable à celle-ci :

Samedi

Dimanche

Lundi

Mardi

Mercredi

Jeudi

Vendredi

Samedi

MATCH

Séance récupération

Séance renforcement musculaire

Séance PMA

Repos

Séance appuis/vivacité/vitesse

Repos

MATCH

 

 

 

Comme chaque sportif de haut niveau, l’athlète arbitre utilise des données physiologiques et scientifiques, indispensables pour optimiser l’efficacité de sa préparation physique. Ainsi, il réalise chaque saison des tests au centre médical de clairefontaine afin de déterminer sa puissance musculaire au niveau des membres inférieurs (quadriceps et ischios-jambiers) ou encore sa VMA et son SL2 (données notamment utilisées dans l’entrainement des qualités aérobies).

 

De plus, chaque arbitre est équipé d’un cardio-fréquencemètre avec gps afin de travailler avec une plus grande précision. Ce système, relié à un logiciel informatique, permet également de transmettre hebdomadairement ses données d’entrainement au préparateur physique de la DTA à la FFF, afin que ce dernier puisse opérer un suivi de qualité des 100 arbitres du secteur professionnel qui sont sous sa responsabilité.  

 

Le saviez-vous ?

Par match, un arbitre c’est environ :

  • 10 à 13kms pour un arbitre central de L1 ou L2 et 6 à 8kms pour un arbitre assistant
  • 150 accélérations
  • De 800 à 1000 changements de direction
  • Entre 1200 et 1500 calories brulées
  • La prise de décision technique (pénalty, coup franc) dans certaines situations s’effectue alors que l’arbitre est au maximum de l’effort physique soit entre 95 et 100% de sa fréquence cardiaque maximum.

Pour info :

-        Les arbitres réalisent entre 40 et 45 matchs par saison

-        La vitesse maximale aérobie (VMA) moyenne d’un arbitre de haut niveau (moyenne sur les 100 arbitres) est de 18.

Le ministère des sports ne reconnaît pas les arbitres comme des sportifs de haut niveau, seuls les arbitres internationaux ont un statut de juge et arbitre de haut niveau ; le SAFE, en liaison avec l’AFCAM (l’association française du corps arbitral multi-sports) effectue depuis de nombreuses années des démarches pour l’obtention de cette légitime reconnaissance. 


* VMA = Vitesse maximale aérobie

La vitesse maximum aérobie, VMA est la vitesse de course atteinte  par un athlète lorsque sa consommation maximale d’oxygène est atteinte.
La VMA peut être comprise entre 8 et 24km/h et dépend d’une part des facteurs génétiques et d’autre du niveau d’entraînement de l’athlète.
Connaitre sa VMA est indispensable afin de planifier son entraînement. Cette valeur donne également d’excellentes indications sur le potentiel présent et futur du coureur.
Toutes les vitesses d’entraînement se travaillent à un certain pourcentage de la VMA.
On peut courir à 100% de la VMA pendant un temps de 3 à 6 minutes